Des Terres De Provence

Des Terres De Provence Schnauzer

Schnauzer

génétique et reproduction

INTERETS DES TESTS ADN EN REPRODUCTION CANINE … »mieux les comprendre pour mieux les intégrer dans un programme d’élevage «
  CE QU’IL FAUT SAVOIR


1-INTRODUCTION

Par le biais de  mon activité professionnelle j’ ai pu  assister en février dernier  aux assisses de génétiques qui se sont déroulées au Palais des Congrès de Marseille.
Parmi les nombreux thèmes mis à l’honneur : celui de l’intérêt des tests génétiques en matière de reproduction canine.
Un peu Partout dans le monde, des équipes de généticiens vétérinaires semblent s’y intéresser
l’avenir en matière de reproduction canine s’oriente de plus en plus vers la mise en application des tests ADN. C’est aujourd’hui  le meilleur moyen de chasse aux mutations de gènes responsables de certaines tares chez nos animaux de compagnie. L’intérêt majeur de ces tests  est de faire diminuer progressivement le pourcentage des  maladies héréditaires chez les  descendants. Pour cela, une bonne compréhension des mécanismes de transmission des maladies héréditaires est indispensable pour mener à bien un programme d’élevage.  Le test ADN reste le seul moyen de voir ce qu‘il y a dans une lignée, de préserver à long terme et en bonne santé la productivité d’une race et la qualité d’un cheptel,

-2 qu’est-ce qu’une mutation .

Toutes les maladies génétiques apparaissent lorsqu’il y a une modification de la séquence initiale d’ un gène ou « mutation »
Le plus souvent  par un simple prélèvement sanguin, plusieurs techniques permettent aujourd’hui de déceler ces mutations.

Lorsque les résultats d’une recherche permettent d’affirmer un défaut de fonctionnement d’un gène ou « mutation »  nous sommes en présence d’une maladie génétique héréditaire. A ne pas confondre avec les congénitales qui sont des maladies présentes dès la naissance. Celles-ci ne sont pas toujours héréditaires . Il peut s’agir d’un accident lors du développement embryonnaire causé par un médicament, une affection virale, etc. qui n’affecte en rien le génome.

-3 Comment les maladies génétiques se transmettent-elles .

Deux possibilités 1) soit il va s’agir d’une maladie génétique dite  de  transmission autosomique dominante


2) soit d’une maladie génétique dite de transmission autosomique récessive.

1) Dans le cas d’une transmission autosomique dominante, la présence d’un seul allèle morbide est suffisante pour que la maladie s’exprime.
L’allèle morbide pourra être transmis soit par la Lice soit par l’étalon ( ou par les deux, s’ils ont la même maladie génétique de transmission autosomique dominante).
En pratique, l’union d’un porteur et d’un non porteur indifférencié « lice ou étalon », le risque d’avoir des chiots porteurs de l’allèle morbide , c’est-à-dire des chiots dont la maladie va s’exprimer sera de 50% soit un sur deux chiots.
  L’union de deux porteurs « lice + étalon » le risque sera de ¾ d’avoir des chiots porteurs de l’allèle morbide, avec un risque de ¼ d’avoir un porteur homozygote et un risque de ½ d’ avoir un porteur hétérozygote.

2) dans le cas d’une transmission autosomique récessive, la maladie ne peut s’exprimer que si l’allèle morbide est présent à la fois sur la lice et sur l’étalon. Dans ce cas bien précis le risque d’avoir des chiots malades est de ¼.
Si un seul des parents est porteur de l’allèle morbide il n’y aura aucun risque pour que  les chiots soient atteints de la maladie c’est-à-dire qu’aucune manifestation clinique de la maladie  apparaîtra chez les chiots.
Il ne faudra pas pour autant crier victoire. Prudence ! pourquoi ? Effectivement dans ce cas, la maladie ne s’exprimera pas chez les chiots,  par contre il y aura 1 risque sur 2 d’avoir des chiots  porteur sain  (hétérozygote sain)  donc de transmettre la mutation  si accouplement  au cours de leur existence avec une lice ou étalon porteur de cette même mutation.et par conséquent de transmettre à nouveau la tare.

A retenir :  -  autosomique dominant : un seul des deux exemplaires atteint suffira pour transmettre la mutation et la maladie se développera chez les sujets atteints.
- autosomique récessif : un seul des 2 exemplaires atteint = pas de maladie « mais possibilité d’être porteur sain , hétérozygote sain »  
Les deux exemplaires atteints , la maladie se développera si le géne muté a été transmis.




Exemple concret montrant bien d’une part l’intérêt du test et d’autre part  une possible transmission répétée d’une maladie génétique au mode de transmission autosomique récessive. Citons en une bien connues « la tare oculaire » chez le schnauzer miniature.

a- l’intérêt.

Pour être recommandé « cotation 4 » le club de race demande le compte rendu de l’examen de tares oculaires.
Cet examen  réalisé par ophtalmoscopie directe ne sera certifié que pour une durée de 12 mois. (l’expressivité de la maladie peut être tardive).
Un résultat négatif, ne signifie pas pour autant que votre animal soit exempt de la maladie. Pourquoi ?
Explication:
L’ examen indique simplement qu’à un moment donné (date à laquelle il est  réalisé), l’ animal ne présente aucun signe clinique de la maladie  mais en aucun cas cet examen  peut affirmer que votre animal ne soit pas porteur du gène responsable de cette maladie . Le seul moyen de le savoir sera d’effectuer un test génétique à la recherche de la mutation en cause.
 .
Seule une réponse négative au test vous permettra de conclure que votre animal n’est pas porteur, donc ne transmettra pas et ne développera jamais la maladie. Une réponse positive au test en conclura l’inverse.
Par conséquent la mention « EXEMPT DE TARES OCULAIRES « sans avoir effectué un test ADN doit être considérée comme une information fausse  car la  réalité peut  en être  totalement différente.

b- Possible transmission répétée.
 Si l’on s’en réfère aux explications précédentes, selon le mode de transmission autosomique récessif, souvenez vous du porteur sain « hétérozygote sain c’est-à-dire pas malade » qui risque au cours de son existence de s’accoupler avec une très jolie demoiselle « Lice porteuse de la même mutation « hétérozygote saine elle aussi  c’est-à-dire pas malade également » Que risque t’il de se produire ? Quels sont les risques d’ avoir des chiots porteurs et ou malades ? Si vous répondez correctement à cette question alors bravo ! Vous avez compris le mécanisme.


Dans le cas des maladies au mode de transmission autosomique dominant  si par malheur les deux exemplaires « étalon et lice sont porteurs de la même mutation le risque sera de ¾ d’avoir des chiots porteurs de l’allèle morbide, avec le plus souvent des chiots mort-nés ou bien qui décéderont quelques heures après leur naissance. Dans ce cas on dit que c’est létal , entraîne le D.C.

Ce mécanisme se répétera autant de fois que l’on détectera une mutation dans un gène responsable d’une maladie génétique au mode de transmission autosomique dominant.
 
Au travers de ces explications, on se rend  vite compte qu’en matière de reproduction canine,  l’hyper production non contrôlée sur du long terme comporte un haut risque de transmissions. Par conséquent  puisque les progrès de la science nous permettent de savoir, il est conseillé d’effectuer un test de dépistage pour éliminer un doute.
Adopter la  politique de l’autruche ou bien jouer trop longtemps à  la roulette russe risquerait de provoquer bien des regrets.
 Sans pour autant déclencher le plan OR-SEC il est préférable  de  tirer la sonnette d’ alarme à moindres dégâts, quand il est encore temps.

Les propriétaires d’étalons et lices qui reproduisent souvent  devraient  soumettre leurs reproducteurs  à des tests  ADN à chaque fois qu’ une tare circulante est suspectée ou bien que des retours de « mauvaise santé » de certains  chiots vendus sont rapportés  par les propriétaires.  Également si des pertes systématiques sont régulièrement constatées chez des lices saillies par les mêmes étalons. « il ne s’agit  pas toujours d’une  une simple  fatalité « .  

4-Conduite à tenir        

Que doit -on faire d’un bel étalon ou Lice au phénotype presque parfait, multiples Champions …dont le résultat d’une analyse génétique à la recherche d’une mutation dans un gène responsable d’une tare s’est avéré positif ?
Pas de réponse directe. Une telle situation doit impérativement faire l’objet d’un sérieux sujet de réflexion avant toute décision définitive.
La  connaissances du gène en cause, son mode de transmission, la  famille des maladies génétiques auquel il appartient, sa  possibilité de pénétrance complète ou incomplète (possibilité ou pas de ne pas développer les symptômes de la maladie chez les porteurs du gènes ». Mais aussi ,
La variabilité de son expressivité (forme plus ou moins grave de la maladie. La différence de gravité de ces maladies dominantes rend délicat une décision puisqu’il est très difficile d’évaluer l’intensité de la maladie chez les descendants.
 

La décision à prendre en ce qui concerne l’avenir de ce bel étalon ou Lice pourra également  s’avérer moins rigoureuse selon qu’il s’agira  d’une maladie mono génique aussi appelées Mendéliennes (un seul gène est concerné) ou bien polygénique (plusieurs gènes sont concernés) des maladies multifactorielles . Ces dernières nécessitent,  pour se déclarer, des facteurs génétiques et des facteurs dits « environnementaux » dysplasie par exemple.

On comprend très bien que la prise en compte de tout ces facteurs risque de rendre plus complexe la conduite à tenir qui nécessite réflexion et connaissance absolue des mutations identifiées. Il  ne s’agit pas de procéder à des exclusions rapides des reproducteurs ou génocide.  Une évaluation complète du rapport bénéfice/risque doit être établie en collaboration avec des généticiens professeurs d‘écoles vétérinaires, l’élevage concerné, ainsi que le Club de race dont la responsabilité est fortement engagée dans la qualité de son cheptel.

Éliminer systématiquement les « sujets porteurs, » de la reproduction ouvrirez peu à peu les portes vers une pratique favorisant l’eugénisme. Ainsi en ne faisant reproduire que les meilleurs entres eux cela conduirait progressivement  à une augmentation du taux de la consanguinité révélatrice de nouvelles tares tout en produisant un affaiblissement de la variance génétique donc une mise en péril de la race.
(c’est le cas des guépards ou leur taux de consanguinité est tellement élevé  qu’ils risqueraient d’être disséminés si toutefois une maladie virale ou infectieuses grave survenait dans leur espèce « même génome ».

Une petite histoire racontée par un vétérinaire.
Il y a quelques années dans le sud  de la France, un élevage 
possédait un magnifique étalon multiples champions  atteint d’une maladie génétique. Cette maladie avait été soupçonnée et cliniquement diagnostiquée  par un vétérinaire puis  confirmée par test ADN.
La solution proposée par les vétérinaires était de faire stériliser l’animal pour qu’il ne soit plus utilisé comme étalon, mais la responsable du chien avait  préféré l’euthanasie.


Sauf qu’ il y avait eu une conservation des spermatozoïdes de ce bel étalon qui a continué même après sa disparition à reproduire des chiots et à transmettre sa maladie à ses descendants.
L’élevage en question avait tout juste oublié de faire détruire les paillettes…

Donc prudence dans l’utilisation de superbes paillettes en provenance de toutes destinations et pouvant enfermer  quelques mauvais secrets bien cachés. 
 

Je ne pourrais pas terminer cet article sans signaler l’intérêt tout aussi utile que nécessaire du test ADN DE FILIATION
Un moyen redoutable et efficace pour lutter contres les arnaques et tricheries de toutes sortes totalement immorales !

Comment peut on être certain que le chiot proposé est bien celui issu du mâle et de la femelle annoncés dans la saillie ?
Seule l’identification génétique par test ADN pourra le certifier.


Conclusion
Alors ! puisque nous avons comme mission de veillez à la prospérité de  notre cheptel,  d’aimer de protéger et de promouvoir nos fidèles compagnons, il serait regrettable et paradoxal  de sous estimer tout ces risques.  Aujourd’hui  c’est un nouveau combat une nouvelle lutte que nous devons mener tous ensemble  pour  que demain nos races soient préservées. Ce n’est qu’un début mais il faut l’amorcer des à présent.
Quel sens donnerait on à l’élevage canin s’il  en était autrement ….
C’est dans cette direction que l’élevage des Terres de Provence poursuivra son activité en espérant que nombreux seront ceux qui irons dans la même direction.

Article rédigé par Mr Roberto Vitiello et paru dans la revue  du 3e quadrimestre du club Français du Schnauzer et du Pinscher.

 EN ANNEXE  :  QUELQUES DÉFINITIONS

Maladies génétiques : sont dues à un défaut de fonctionnement d’un gène . Elles sont héréditaires. Elles sont dominantes ou récessives, selon que l’allèle responsable de la maladie est dominant ou récessif .

À ne pas confondre avec les affections congénitales qui sont des maladies présente dès la naissance . Celles-ci ne sont pas toujours héréditaires. Il peu s’agir d’un accident lors du développement embryonnaire causé par un médicament, une affection virale, etc…qui n’affect en rien le Génome

Un géne  : est une séquence d’ adn il est donc présent dans les chromosomes de toutes les cellules nucléées de l’organisme , il est donc aussi présent dans les gamètes . Les génes sont des facteurs héréditaires qui sont responsables des caractères phénotypiques de l’individu (à un caractère peut être associés plusieurs génes) il en existe un très grand nombre.

 Hérédité dominante : si l’un des deux parents est atteint, il y a un risque sur deux de transmettre la maladie


Si les deux parents sont atteints, il y a trois risques sur quatre . Le chiot porteur du gène défectueux sera toujours atteint ,car ce dernier est dominant par rapport au gène non défectueux.

L’hérédité récessive : dans ce cas des maladies récessives, il faut que l’on ait les deux gènes défectueux pour être malade. Si l’on n’a qu’un gène défectueux, alors on est porteur sain, c’est-à-dire que l’on n’est pas mais que l’on peut transmettre  son gène défectueux.

Allèle : : un allèle est en fait une version possible d’un gène, il est donc constitué d’un enchaînement de nucléotides (il s’agit d’un fragment d’ ADN). Il faut savoir que chez un individu chaque gène est représenté par deux allèles au même locus(place du gène dans le chromosome), et que ces deux allèles sont soit identiques dans leur composition nucléotidique, l’individu est alors homozygote pour ce gène , soit différent dans leur composition, l’individu est alors hétérozygote pour ce gène . Dans ce dernier cas deux possibilités sont envisageables quant à leur expession. Si les deux allèles s’expriment en même temps ondit qu’ils  sont codominants, si l’un des dfeux s’exprime et l’ autre reste muet on dit que le premier est dominant et l’autre récessif.

Génome  c’est l’emmen du matériel génétique d’un individu ou d’une espèce codé dans son ADN.

ADN : » l’acide désoxyribonucléique « est le support de l’information génétique , c’est-à-dire qu’il constitue le support biochimique de l’hérédité (transmission au cours de l’hérédité )

Chromosome :élément en forme de bâtonnet, constitué d’ADN et  de protéines, qui apparaît dans le noyau des cellules quand elles se divisent.Sa structure microscopique représente le support physique des gènes . Voir annexes.

Génotype et phénotype
Génotype : ensemble de l’information génétique d’un individu /phénotype : caractéristiques physiques et physiologiques d’un individu, résultant de son génotype et de son environnement
Le génotype d’un individu est l’information génétique portée par ses gènes le phénotype  est l’ensemble des caractéristiques d’un individu, que ce soit son apparence pohysique (couleur des yeux taille..)ou sa physiologie. Il est déterminé en partie par les gènes et en partie par l’environnement le mode de vie .